EGLISE SAINT AUBIN DE DOUDEAUVILLE-EN-VEXIN                Histoire de Grotesques


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L'Histoire de Monique D

        

 

En ce jour ensoleillé, bien que ce soit la journée du patrimoine, je décidais, avant d’aller visiter quelques sites exceptionnellement ouverts, d’aller me promener en forêt.

 

J’empruntais un sentier herbeux, heureusement sans boue ni flaque. Effectivement, le petit bois de Doudeauville avait été épargné par les orages. Je marchais tranquillement, le soleil veillant sur moi, quand, au détour d’un chemin, surgit à quelques pas de moi un horrible serpent, l’œil mauvais et vitreux. Il me regardait sournoisement tout en étirant une longue langue fourchue. Sans doute avait-il l’intention de m’enduire ou de m’injecter son venin, sa langue était si pointue que facilement il pouvait m’inoculer son venin mortel …

 

Je me mis à courir, à courir, si bien que je me retrouvais devant un chêne multiséculaire au pied duquel se reposait un vieil homme. La bonté se reflétait sur son visage. Quand il me vit, il me sourit et me pria de m’asseoir à côté de lui au pied de ce grand chêne.

Peu à peu je me calmais et reprenais ma respiration. Il m’offrit une gorgée d’eau fraiche de son outre qu’il portait en bandoulière. Je remarquais que sa présence m’apaisait. Je lui racontais ma rencontre avec l’ignoble créature venimeuse à la langue fourchue.

 

          « Mon Dieu ! » me dit-il, « cela fait des jours et des jours que je le cherche ! Donc il n’est pas si loin ! »

Le vieil homme se leva, tourna la tête vers le soleil bienfaisant, inspira par le nez qu’il avait très long.

       « Ca y est, je le sens. Vois-tu petit, si mon nez est si long c’est que j’ai le don, grâce à mon nez, de percevoir l’odeur de tout être malfaisant. Et là, je le sens. Il n’est pas très loin et je vais aller au-devant de lui. Toi tu vas aller frapper à la porte de la cabane que tu vois, juste derrière le chêne, et là tu verras un homme très bien habillé, et tu lui diras ceci :

          « Monseigneur, votre Grand-Nez, détecteur du mal, a besoin de vous. Venez vite. »

 

Je fis ce que le vieil homme me demandait et, effectivement, le seigneur remis bien en place la plume de son chapeau et, très vite, me suivit. Nous rejoignîmes en quelques instants le vieil homme.

Le seigneur avait un don. Il siffla une drôle de mélodie, le serpent arriva tout en ondulant, presque en dansant. Nous étions fascinés. Le serpent souriait au seigneur et pour l’heure lui présentait sa plus belle danse.

Soudain le seigneur sortit son épée et la planta entre les deux yeux du serpent venimeux. Celui-ci s’écroula.

 

Le petit bois de Doudeauville, depuis ce jour, coule des jours bien tranquilles.

 

 

Monique Durand